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Avant-propos

 
Mamadou Dia, président du Conseil des ministres du 4 avril 1960 au 18 décembre 1962, « père » oublié de l’indépendance du Sénégal



La succession de faits présentés dans cette chronologie de la vie politique du Sénégal depuis l’indépendance vise à offrir au lecteur des points de repère pour connaître le passé, comprendre le présent et anticiper le futur du pays, qui se singularise en Afrique de l’ouest à plus d'un titre.

En effet, le Sénégal est, avec le Cap-Vert, l’un des deux seuls pays d’Afrique de l’ouest à n’avoir jamais connu de coup d’État ni de tentative de coup d’État depuis son indépendance en 1960. Certes, le Sénégal n’a pas échappé au phénomène du parti unique dans le contexte de la guerre froide ; cependant, le pluralisme politique y a été graduellement restauré une quinzaine d’années avant la chute du mur de Berlin en novembre 1989, moment à partir duquel le multipartisme a fait son retour dans la plupart des autres pays de la région ouest-africaine. D’une manière générale, aussi imparfait qu’il soit, le Sénégal constitue une référence pour nombre d’autres pays de la région en matière de droits civils et politiques (par exemple, la liberté religieuse, la liberté syndicale ou la liberté de la presse). Au plan de la sécurité et de la paix, en dépit de menaces par moments sérieuses à ses frontières et de l‘épineux conflit interne dans la région de la Casamance, le Sénégal a su préserver une stabilité enviable dans la région.

Cependant, une tradition présidentialiste ancrée et son corollaire que constituent les ingérences indues dans le fonctionnement de la justice minent le système de gouvernance dans le pays depuis l’indépendance. Ledit système s’est progressivement sclérosé à certains égards et perverti à d’autres égards, à tel point que l’alternance politique conquise démocratiquement par deux fois, en 2000 et en 2012, n’a pas permis de faire advenir les changements ardemment attendus par les populations, en particulier la jeunesse urbaine.

Au seuil de l’exploitation d’importantes ressources minérales, dans des cadres géostratégique et géographique en mutation rapide, le Sénégal se trouve à la croisée des chemins : soit réformer le système de gouvernance actuel dans l'optique de relever les défis de la croissance partagée et de la stabilité soit, par manque de volonté politique, mimétisme et routine, maintenir ce système de gouvernance en en replâtrant la façade et déboucher, à plus ou moins longue échéance, sur une crise systémique majeure porteuse de dangers inédits.


La présente chronologie de la vie politique du Sénégal depuis l’indépendance s
articule en six parties :

   
VI.   Bassirou Diomaye Faye (2024 – …) : une présidence face à d’immenses défis


Quelques données sur le Sénégal
 :

 Nom officiel : République du Sénégal.                  Langue officielle : français.

 Superficie : 196 722 km2.                                      Langues nationales : wolof, pulaar, sérère, mandingue, diola et soninké.

 Population : 18 millions d’habitants en 2023.        Principales religions : Islam (plus de 90 % de la population), catholicisme et religions traditionnelles.

 Capitale : Dakar.                                                    Monnaie : franc CFA (arrimé au franc français puis à l’euro depuis l’indépendance).

 Date de l’indépendance : 4 avril 1960.                  Classement selon l’indice de développement humain (IDH) : 170ème rang sur 190 pays en 2022.



Drapeau du Sénégal


Carte du Sénégal


Carte de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)


La présente chronologie politique du Sénégal depuis l’indépendance a été compilée par Initiative sur l’Afrique de l’ouest (iAO / iWA).

Contact : initiativewa@gmail.com


© Initiative sur l’Afrique de l’ouest, 2023-2024. Reproduction autorisée, moyennant mention de la source.